Parle ! (À part.) Dissimulons…
J’étais de garde cette nuit !… je rêvais, endormi près d’un chêne, que tu avais trouvé, en le promenant, un sac, ma foi, très-rondelet…
Il sait tout !…
Et tu me disais : « Mon vieux, nous sommes les plus anciens de la bande… partageons fraternellement et fuyons ce pays maudit !… » Hélas ! c’était un rêve !
Pas moyen d’esquiver… (Haut.) Eh ! mais, mon cher Filoutard ! si ton rêve se réalisait…
Comment ?
J’ai trouvé, en effet, un sac… un vrai sac, contenant, comme dans ton rêve, une somme assez grassouillette, et… comme dans ton rêve… je te dis : « Mon vieux Filoutard, partageons ! » — Je l’ai mis là… tiens ! (Il cherche) Sarpéjeu ! il n’y est plus… on me l’a pris… ah !
Ah ! ah ! ah ! tu n’as pas bien fermé ta caisse… par bonheur, on est bon camarade… tu avais mal caché le trésor, je l’ai mis en sûreté… Une retraite introuvable… (Il cherche.) Diantre ! il a disparu… Bruscambille, tu l’as déterré… donne-moi ma moitié, ou sinon !…
Des menaces… quand tu m’as volé ! Rends-moi mon sac, gredin !
Traître ! je te ferai rendre gorge ! (Ils se battent.)
Tiens ! tiens ! tiens ! brigands, Tropmanns, Dumolards ! au voleur ! (Les voleurs s’enfuient.) Ils ont chacun leur compte !