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Guignol, le retenant, avec embarras.

Attendez donc ! m’sieu… C’est que… je… nous avions comme ça quelque chose… un petit service à vous demander…

Harpagon

Qu’est-ce ?

Guignol

Tout juste, il s’agit de la caisse… Vous savez que je suis devenu un gonne pas flâneur… et que je ne m’amuse pas à me lentibardanner sur les quais, à reluquer les estatues… et que si je mets mon alévite pour aller, comme ça, la dimanche à la Vogue, nous ne mangeons pas tous les jours de viande qu’a de plumes, ni ne bipassons pas de zaliqueurs dans de bouteilles qu’ont de zaffiches comme tous vos fandars

Harpagon

Oui, je sais que vous êtes rangé… et que vous devez avoir réalisé de belles économies… Au revoir !

Guignol, insistant.

Je disais donc que… grâce à mes émérites, j’ai pu obtenir la déjudication d’un… morceau de la route qui… doit traverser ce village avec… le pont sur le ruisseau.

Harpagon

Tant mieux ! tant mieux !… Vous gagnerez à cela quelques billets de mille.

Guignol

À coup sûr ! mais faut que… je pone 2, 000 francs de caution, et… j’ai à la maison que 800 francs. —Si, en vous payant des intérêts, vous pouviez m’avancer le reste.

Harpagon

Des intérêts… entre voisins !… pour qui me prenez vous ? c’est… 1, 200 francs qu’il vous faut ?

Guignol

Ne plus, ne moins. (A Madelon.) Qué brave gone !

Madelon

Quand je disais ! (A Harpagon.) Ainsi, vous consentez…

Harpagon

À vous rendre ce… petit service ?… Comment donc ? Aussitôt que j’aurai moi-même opéré mes rentrées… dans quelques mois…