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toi ici ; on ne peut donc pas sortir un m’ment sans que te fasses des tiennes ! pour sûr que ton ouvrage n’est pas faite… Où que t’allais comme ça ?

Guignol

Femme, j’allais me bambaner.

Madelon

Te bambaner sans moi, pendart ! qui t’a permis ?

Guignol

Femme, connais-tu la racine de la Mère-Rique ?

Madelon

Ta Mère-Rique, dis-lui qu’elle vienne me parler.

Guignol, brandissant son bâton.

Femme, voilà la racine.

Madelon

Il me menace ! ah ! touche-moi donc, tiens ! (Elle le soufflette.)

Guignol

Femme, prends donc un peu de racine… Pan ! pan ! (Il la frappe.)

Madelon, criant.

Au meurtre ! à l’assassin ! Ah ! mes nerfles, mes nerfles ! Ah ! ah ! (Elle tombe sur la bande).

Gnaffron, apparaissant.

Chapote, Guignol, ça c’est bon pour les nerfes.

Madelon, se redressant.

Ah ! c’est toi ! traîne-grolle, matevet, rien que vaille. (Elle parvient à s’emparer du bâton et frappe des deux côtés.)

Gnaffron

Tiens-bon ! Guignol… t’es fichu si te cannes.

Guignol, à Madelon.

Si te me bassines encore, te va voir.

Madelon

Tiens !

Guignol, lui reprenant la trique.

Ah ! t’as pas encore assez mangé de racine (il la frappe).

Gnaffron

Bravo !…

Madelon

Aïe ! aïe ! je me trouve mal. (Elle tombe et se redresse aussitôt contre Gnaffron.) C’est toi que me vaut ça… houe !

Gnaffron

Elle me graffine ; à moi, Guignol !