Je connais ça !… oui, mais te sais, Gnaffron, que le docteur m’a bien recommandé de ne pas remoucher Madelon, à cause de ses crises de nerfles et de ses évanouissances…
Laisse donc… y a des paroles pour la faire digérer. Par exemple, une supposition… Madelon arrive, tu lui expliques que tu veux-t-aller voir ton ancien maître. Elle crie ; toi, te lui dis tranquillement : « Femme, connais-tu la racine de la Mère Rique ?… »
Ah ! femme, connais-tu la racine de la Mère Rique ?
Bien !… Elle recrie… alors, toi, avec un petit balancement comme ça, te lui dis : « Femme, voilà la racine de la Mère-Rique. »
La Mère-Rique, et sur ce ?…
Il se peut qu’elle te tape… alors, tu l’y réponds avec un grrrand balancement : « Tiens, prends un peu de racine de la Mère-Rique. » (Frappant Guignol). Pan, pan.
T’appuies trop !
C’est pour te faire entrer la chose.
Sois tranquille, Gnaffron, te vas voir… (Apercevant Madelon.) Madelon ! Nom d’un rat ! si elle allait…
Eh ! vas donc, Benoni ! maintenant que te sais les paroles, songe que Gonnivet nous atteint, et que je me cache là pour voir comment que te vas t’y prendre. (Il se blottit derrière la coulisse.)
Scène VI
Merci bien, voisine ! (Apercevant Guignol) Comment !