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VIRELAY[1].



Le garçon est pour la fille,
La fille pour le garçon ;
Quoy qu’on fasse, et qu’on babille,
Ce n’est ma foy que vétille
Que mystère et que façon ;
Le filet est pour l’éguille,
Et le trou pour la cheville,
La limace a la coquille,
La coquille au limaçon :
Le garçon est pour la file,
La fille pour le garçon.
Le manche pour la faucille,
Et la balle pour la grille ;
Le fil pour la cannetille,
Et le pommeau pour l’arçon ;
L’appas est pour l’hameçon,
Le bout pour le nourrisson,
Et l’oyseau pour le buisson :
Et le garçon pour la fille.
La belouse est pour la bille,
Et la boule pour la quille ;
La marge est pour l’apostille,
La gayne à l’estramaçon ;
Pour le corps la souquenille,
Et pour le bras la mandille ;
Pour le cul le caleçon,

  1. Ce virelay avait paru pour la première fois dans Les œuvres cavalières ou pièces galantes et curieuzes de Mr B. D. R., Cologne. Pierre du Marteau, 1671 (voir Bibliographie, XI). On ignore la date de sa composition, mais Claude Le Petit ne l’avait pas recueilli dans son Bordel des Muses.