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- Depuis long-temps je vous le garde ;
- Seroit-ce pas assez d’une arche,
Ou de trois poultres[1] en travers,
Ma gentille Nymphe aux yeux verts,
Pour faire sur vous nostre marche ?
Que dis-je, une arche seulement ?
Que dis-je, trois poultres ? Comment
L’équivoque n’est pas mauvaise ;
Morbleu, sur un aix de sapin[2],
Je voudrois vous passer à l’aise,
Et sans me moüiller l’escarpin.
- Vous, Madame la mal nommée[3],
Qu’on met à sec avec un seau,
Qu’on bride avec un bastardeau,
Comme un bourg avec une armée ;
Vous que l’on peut boire et manger,
Et dans qui se vont descharger[4]
Mille tombereaux d’immondices,
Cachez-vous, laide, je voudrois
Du pus de quatre chaudes-pisses[5],
Faire un ruisseau plus sain cent fois.
le chasteau gaillard[6].
- J’aperçois là-bas sur la rive
Le beau petit Chasteau Gaillard :
Il faut bien qu’il en ait sa part,
Puis qu’il est de la perspective.
Voicy vostre tour à glisser :
Maugrebieu, quand je vous regarde,
Faut-il un pont pour vous passer ?
- ↑ Var. de 1672 : Planches au lieu de poutres.
- ↑ Id. : Morbleu, sur trois aix de sapin.
- ↑ Tabl. Rich.-Maz., 1693 : Vous que l’on dit la mal nommée.
- ↑ Id. Et dans qui s’en vont dégorger.
- ↑ Var. de 1672 : Du flux de quatre chaudes-pisses.
- ↑ Id. : Les Marionettes dit le Château Gaillard. — Le plan de Gomboust (1652) désigne le Chasteau gaillard. Sur le plan de Bullet (1672), on voit à la place qu’il occupait, l’abreuvoir Guénégaud, modifié depuis quel-