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- Viens donc à moy, Muse berneuse,
Non pas d’avoir chié sous toy,
Car je ne voudrois pas, ma foy,
Avoir pour guide une breneuse :
Mais toy qui sçais l’art d’abaisser
Tous les plus fiers, et les gausser,
Par un trait de ta raillerie.
Fais que je puisse un peu berner
Celle qui a l’effronterie
D’oser mesme les Dieux braver[1].
- Monstrons que, si bien qu’on calcule,
On ne verra point sous les cieux
Aucun de tous les plus beaux lieux,
Que nous ne rendions ridicule[2] :
De grâce, faisons un peu voir
Jusques où va nostre pouvoir,
Quand une fois on nous irrite ;
Faisons enfin connoistre à tous
Que l’homme du plus grand mérite
N’oseroit s’adresser à nous.
paris.
- Bernons cette vieille bicoque.
D’un vif et d’un picquant pinceau ;
Voyons tout ce qu’elle a de beau,
Afin qu’avec toy je m’en mocque :
N’espargnons point ce beau Paris,
Je m’en gauberge et je m’en ris,
Je raille tout ce qu’il peut faire ;
Et s’il ne perd de son crédit,
Dy hardiment, Muse sevère,
Que c’est un sot qui te l’a dit ?
- ↑ P. Lacroix a pensé que les trois derniers vers avaient été altérés par le copiste, il les a rétablis de la sorte : Fais que je puisse un peu baver | Sur celle dont l’effronterie | Ose mesme les Dieux braver.
- ↑ L’exemple de Claude Le Petit a été suivi par Pierre Le Jolie : Description de la Ville d’Amsterdam en vers burlesques, 1660 ; par le baron de Walef, Les rues de Madrid, 1731 ; Varsovie ridicule d’un auteur inconnu, etc., etc.