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ΘΕΡΕΣΑ
Ainsi qu’aux temps lointains où les agonothètes[1]
Provoquaient des jeux grecs le transport convulsif,
Tu trônes, Θερεσα dans l’Alcazar massif,
Colossale, au-dessus d’un océan de têtes.
Σάλπινξ[2] dont les éclats font cabrer les poëtes,
Sous ta lèvre s’agite un Lhomond subversif
Et ton corps sidéral a le frisson lascif
Des jaléas murciens ruisselants de paillettes.
Lorsque frémit ta voix, — ce cor de cristal pur, —
Dans mon cœur le Démon pousse des cris atroces
Et fait trêve au travail sourd de ses dents féroces.
C’est pourquoi je viens, Moi, qu’habite un Diable impur,
Lâchement enivrer mon âme pécheresse
Dans ton vin capiteux, sonore enchanteresse !