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Mais tu n’as pas le courage
D’en faire jamais le don :
C’eſt trop ſi c’eſt badinage,
Trop peu ſi c’eſt tout de bon.
Sur deux mots que j’idolâtre,
Par ſurpriſe ou par hazard
Ma main quelquefois folâtre,
Et ſuit mon tendre regard ;
Soudain de ce double gage
Tu me prives ſans raiſon :
C’eſt trop ſi c’eſt badinage,
Trop peu ſi c’eſt tout de bon.
Du Jardin de Cytherée,
Dans quelques momens flâteurs,
J’arrive juſqu’à l’entrée
Pour en arroſer les fleurs,
Mais tu fermes le paſſage
À ma vive paſſion :
C’eſt trop ſi c’eſt badinage,
Trop peu ſi c’eſt tout de bon.
À ces mots : d’Iris plus tendre,
Le trouble ſaiſit le cœur ;
Et ce trouble fit comprendre
À Tircis tout ſon bonheur,
Il entendit ce langage,
Et dit ſur un autre ton :