Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 56 )
Mais autant que j’aime la belle,
Autant je hais d’être cocu
De Cailly.
CHANSON.
u fonds d’une grotte obſcure,
Un jour le tendre Tircis,
Sur les peines qu’il endure,
Se plaignoit à ſon Iris :
Dans l’ardeur qui l’encourage,
Il diſoit cette Chanſon :
C’eſt trop ſi c’eſt badinage,
Trop peu ſi c’eſt tout de bon.
Quelquefois d’un regard tendre
Qui s’accorde avec le mien,
À mon cœur tu fais entendre
Que je ſçais toucher le tien ;
Mais malgré ce doux langage
Ta bouche me dit que non :
C’eſt trop ſi c’eſt badinage,
Trop peu ſi c’eſt tout de bon.
Sur ta bouche à demi cloſe,
Quoique voyant mon deſſein,
Tu ne laiſſe d’une roſe
Faite un amoureux larcin ;