Page:Le Parnasse libertin ou Recueil de poésies libres, BnF Enfer-729, 1769.djvu/31

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 31 )

Car j’ai le doigt dans la tonſure.

Le même.

AUTRE.


NA pas long-temps qu’aviſai Madelon,
Qui repoſoit ſur la verte fougere,
Un doux zephir enfloit ſon cotillon,
Si que je vis preſque à nu ſon derriere ;
À tel aſpect, amour, ce fis-je alors,
Le beau feſſier, la chair blanche & polie !
Que Madelon cache à l’œil de tréſors !
Lors m’approchant de la belle endormie,
Tout bellement la pris entre mes bras ;
Et d’une main qu’amour rendoit hardie,
Je découvris ſes plus ſecrets appas.
Dormoit toujours la gentille pucelle,
Ou le feignoit, car n’ouvroit la prunelle.
Jamais ne fut ſommeil plus apparent.
De l’éveiller me prit la fantaiſie,
Et me ſouvint qu’en cas peu different
J’avois guéri femelle aſſez jolie
De certain mal, qu’on nomme pamoiſon.
Peut-être encor, c’eſt ce mal, que fait-on ?
Or quel malheur ! ſi telle maladie
Faiſoit mourir ſans ſecours Madelon !
Sans plus tarder j’appliquai le remede.

C4