Page:Le Parnasse libertin ou Recueil de poésies libres, BnF Enfer-729, 1769.djvu/20

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 20 )

CONTE.


Àliſon ſe mouroit d’un mal ———————
Au bout du doigt ; mal d’aventure.

Va trouver le Frere Paſcal,
Lui dit ſa ſœur, & plus n’endure :
Ses remedes font excellens,
Il te guérira je t’aſſure,
Il en a pour les maux des dents,
Pour l’écorchure & pour l’endure ;
Il fait l’onguent pour la brûlure.
Va donc, ſans attendre plus tard,
Le mal s’accroît quand on recule ;
Et donne-lui le bon jour de ma part.

Elle va ; frappe à la cellule
Du révérend frere Frappart ;
Bon jour, mon frere, Dieu vous gard,
Dit-elle, ma ſœur vous ſalue,
Et moi qui fuis ici venue,
Laſſe à la fin de trop ſouffrir ;
Mais ma ſœur vient de me promettre
Que vous voudrez bien me guérir.
Un doigt, qui me fera mourir ;
Non je ne ſçai plus où le mettre.
Mettez, dit Paſcal, votre doigt
Les matins en certain endroit
Que vous ſcavez ; hélas ! que ſcais-je !