Page:Le Parnasse contemporain, III.djvu/374

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




LOUISA SIEFERT

————


CONSOLATION


Pourquoi vivre à demi quand le néant vaut mieux ?
SULLY PRUDHOMME.


O la rafraîchissante et consolante idée,
Mourir ! trouver enfin le silence et la nuit,
Fermer mes yeux au jour mes oreilles au bruit,
Vider la coupe noire à ma soif accordée,

Dormir, oublier ! puis, toute l’éternité,
Rêver d’amour sans fin, rêver de paix sans lutte,
Ne plus craindre à mes pieds le piége ni la chute,
Et poursuivre à loisir l’idéale beauté !

Dans la grande tristesse il est ainsi des joies
Que l’homme méconnaît où qu’il ne comprend pas,
Lasse du but manqué par chacun de mes pas,
J’ai fait, comme dit Job, le compte de mes voies ;