Page:Le Parnasse contemporain, III.djvu/218

Cette page a été validée par deux contributeurs.




GEORGES LAFENESTRE

———


JUILLET


Les pâles amoureux cherchent les frais avrils,
Le lent vieillard s’attarde aux douceurs de l’automne ;
Juillet, lourd aux faucheurs, mois grave où le ciel tonne,
Mois des blés d’or, c’est toi qu’aiment les cœurs virils !

Car la terre, oubliant les rêves puérils
De sa virginité qu’un bruit de source étonne,
Ne connaît pas encor ce sanglot monotone
Que traîne, aux premiers froids, son veuvage en périls.

Majestueuse épouse aux vêtements superbes,
Elle offre à tous vivants le lait mûr de ses gerbes ;
C’est la nourrice active et rebelle au sommeil :

La nuit brève s’étoile en admirant sa gloire,
Et de son sein gonflé par l’amour du Soleil
S’exhale, en longs parfums, l’orgueil de la victoire !