Leur ivresse noyer ma tête languissante ?
Je veux que mes cheveux, qui ne sont pas des fleurs
À répandre l’oubli des humaines douleurs,
Mais de l’or, à jamais vierge des aromates,
Dans leurs éclairs cruels & dans leurs pâleurs mates,
Conservent la froideur stérile du métal,
Vous ayant reflétés, joyaux du mur natal,
Armes, vases, depuis ma solitaire enfance !
Pardon ! l’âge effaçait, reine, votre défense
De mon esprit pâli comme un vieux livre, ou noir…
Assez ! Tiens devant moi ce miroir.
Ô miroir !
Eau froide par l’ennui dans ton cadre gelée,
Que de fois, & pendant des heures, désolée
Des songes & cherchant mes souvenirs qui sont
Comme des feuilles sous ta glace au trou profond,
Je m’apparus en toi comme une ombre lointaine.
Mais, horreur ! des soirs, dans ta sévère fontaine,
J’ai de mon rêve épars connu la nudité !
Nourrice, suis-je belle ?
Mais cette tresse tombe…
Arrête dans ton crime,