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LE PARNASSE CONTEMPORAIN.


LA LISIÈRE DU BOIS


La lisière du bois suit le petit chemin
D’ocre jaune, où tout pli rit d’une graminée.
La pente, pleine d’air, est comme illuminée
D’un lever d’ailes d’or, de soufre & de carmin.

Vrilles des liserons glissant leur verte main,
Éphémères d’un soir ou d’une matinée ;
Toute la flore exquise, humble, indéterminée
De l’herbe, amours d’hier, semences de demain.

Cependant l’aïeul doux aux plus faibles, le chêne,
Souffrant à ses genoux les mousses & la chaîne
Des églantiers, faiseurs de roses & de miel,

Regarde du côté des marguerites blanches,
Et, mendiant d’azur, il tend ses vieilles branches
Pour y prendre à pleins doigts un grand morceau de ciel.




LE RÉVEIL


Le soleil s’est levé du milieu des collines
Comme le premier-né divin des nuits d’été,
Déchirant, dans un vol de flammes emporté,
Du matin frissonnant les frêles mousselines.