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Et de sa léthargie enfin ressuscité,
Brahmâ, pistil géant de ce calice énorme,
Détend ses membres faits de force et de bonté,

D’où se dérouleront l’Étendue et la Forme !




DIALOGUE D’YAMA ET D’YAMÎ


YAMÎ.

Selon le rhythme lent de vers scandant ses pas,
Le Riçhi matinal traverse la pelouse.
Vers le sein d’Yamî, ta sœur et ton épouse,
Remonte, fils des Eaux ! le courant du trépas.

YAMA.

Pareil au faon mort-né d’une triste antilope,
Je n’aurai pas d’épouse et je n’ai pas de sœur ;
Dans l’immobilité de sa noire épaisseur
Le tronc de l’arani mystique m’enveloppe.

YAMÎ.

Les dix frères vaincront le mystique arani,
Afin qu’au bleu retour des Aurores prospères
Je puisse voir le fils auguste de mes pères
S’allonger près de moi sur le gazon béni !