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SONNETS



ATHÈNES


Quand, les temps accomplis, sous les faisceaux romains
Mourante, se tordait la cité de Minerve,
(Car, splendeur, et génie, et grâce, tout s’énerve !)
On la vit vers le ciel tendre ses blanches mains ;

Remplissant ses palais, le port et les chemins
De soupirs cadencés, que l’avenir conserve ;
Et la muse, qui tient les grands pleurs en réserve,
Pleura longtemps Athène, idole des humains !

Ainsi, poëte, ainsi, quand pour ton corps débile,
Sont arrivés les jours prédits par la Sibylle,
Quand pèse sur ton cœur le genou du trépas ;

Ton agonie exhale une plainte divine ;
Et les Hélas publics, et ceux que l’on devine
Te font de saints honneurs que d’autres rois n’ont pas.