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Toute une forêt ténébreuse
S’épanouit sur son chignon ;
Luxuriante et plantureuse,
Elle est le rosier d’Avignon.

Comme le fruit d’or sur les branches,
Mûre pour les puissants larcins,
Elle est rhythmique par ses hanches
Et sculpturale par ses seins ;

Et ses belles formes égales
Promettent aux regards tentés
La saveur des nuits conjugales
Et l’espoir des maternités.

III

L’autre, fille de race ancienne,
Blanche orpheline d’un marquis,
Est la pure patricienne,
Type un peu maigre, mais exquis.

Grande comme un grand lis pudique,
Elle mêle, svelte beauté,
Ce fier port de tête héraldique
A la sainte simplicité.

Elle a d’Yseult ou d’Yolande
Le front superbe où rien ne ment,
Triste comme une fleur de lande,
Pâle délicieusement.