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LETTRE III

tout le plaisir que je lui avais procuré, plaisir, disait-il, qu’il lui était aussi impossible de décrire que de me donner une idée, un peu exacte de sa nature ; et à mes questions sur ce que signifiait tout cela, il ne put répondre autre chose sinon qu’il n’en savait pas plus que moi et que tout ce qui venait d’arriver ne lui avait pas causé moins d’étonnement qu’à moi-même.

L’état de relâchement subit dont son petit objet nous donnait maintenant le spectacle, était aussi inexplicable pour nous que le liquide qui en était sorti. Henri me dit seulement qu’il n’éprouvait plus le sentiment de chaleur et d’irritation qu’il ressentait auparavant. Nous restions donc très intrigués de cette aventure, mais nous ne pûmes en parler longtemps, car j’entendis la voix de ma tante et je dus quitter Henri de crainte d’être surprise.

Je ne puis dire si Lady Lovesport se douta que j’avais été complice de l’audacieuse tentative d’Henri pour s’introduire auprès de notre endroit de bain et pour pénétrer dans ce sanctuaire ; en tous cas elle n’y fit jamais allusion devant moi. Nous continuâmes d’ailleurs à nous baigner tous les jours, mais elle ne consentit plus à s’amuser avec moi comme avant.

Le départ d’Henri pour sa pension arriva deux ou trois jours après l’événement que je viens de raconter, et nous ne pûmes nous