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LETTRE III

prise devant cette preuve de résolution ; la chose cependant ne sembla pas lui déplaire et elle dit plus doucement au coupable que s’il voulait accepter la punition de bonne grâce, elle ne ferait rien qui pût froisser son amour-propre, mais que s’il tentait la moindre résistance, elle appellerait immédiatement à son aide, quoi qu’il pût en résulter. Elle exhiba alors une grosse verge et dit à Henri de mettre bas ses pantalons. Mais de nouveau, son naturel prit le dessus et il lui répondit qu’il ne s’opposerait à rien de ce qu’elle jugerait à propos de lui administrer, mais que ne trouvant pas qu’il méritât d’être châtié de cette façon pour avoir cédé à un mouvement de curiosité bien naturel, il ne voulait rien faire lui-même qui ressemblât à un acquiescement de sa part.

Lady Lovesport ne parut pas, d’ailleurs, s’irriter plus qu’avant du sang-froid d’Henri ; elle lui dit simplement que plus il lui donnerait de peine et plus le châtiment serait sévère. À quoi il répliqua qu’il ne savait qu’y faire. Là dessus, leur dialogue prit fin et ma tante se mit à l’œuvre.

Elle commença par lui ôter sa veste et son gilet, puis lui saisissant les bras, elle les lui plaça derrière les dos et les attacha solidement. Elle alla chercher ensuite un autre mouchoir dont elle lui banda les yeux ce qui sembla prendre Henri au dépourvu, comme s’il avait entièrement oublié ce que je lui avais dit de ce