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LETTRE III.


Émilie à Lucie.


T oujours la même platitude et la même monotonie dans notre existence. Ma tante est pleine de bonté à mon égard mais, évidemment, elle me surveille de près et semble se défier de moi. N’ayant donc rien de mieux à te conter, je reprends le récit de mes aventures d’enfance.

Tu m’as souvent entendu parler d’Henri. Il tenait de fort près, par sa famille, au mari de ma tante, de sorte qu’ayant perdu très jeune son père et sa mère et n’ayant pas de proches parents, il fut recueilli par Lady Lovesport qui l’éleva auprès d’elle en même temps que moi. Comme nous n’avions pas d’autres compagnons de notre âge, nous nous trouvâmes