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XI

les mères de famille sur leurs fesses nues. Quand il n’y aurait eu que cette raison pour chasser les jésuites, elle aurait suffi[1].”

C’est un fait connu de la plus haute antiquité, que la flagellation dispose aux actes vénériens. Aristote et Galilée l’ont observé, et nombre de personnes, surtout celles épuisées par des excès de jeunesse ne peuvent goûter les plaisirs de l’amour sans être aiguillonnées de cette façon. Tous les poètes et les écrivains satyriques de Grèce et de Rome se sont plus ou moins étendus sur ce sujet.

Ce stimulant aphrodisiaque, jadis fort en usage en Syrie, l’est, dit-on, encore dans certaines provinces russes.

Dans son Traité du Mariage M. de Lignac raconte que le poète Cornelius qui, avec Virgile, Horace, Tibulle et Camille forma cette brillante pléiade, gloire du siècle d’Auguste, ne devait les transports d’amour frénétique d’une jeune fille passionnée pour lui, qu’aux fessées que lui administrait gravement un père sévère mais ignorant, qui croyant la punir de cette façon des fautes où la poussait un tempérament lascif ne travaillait au contraire qu’à augmenter l’ardeur de ses désirs, et faisait ainsi le jeu du poète ravi.

Si l’on en croit Voltaire, l’abbé Jean Terrasson, professeur de philosophie grecque et latine au

  1. Dictionnaire philosophique.