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LETTRE VII

Nous nous amusâmes ainsi jusqu’au retour de M. Everard, Lady Lovesport m’avait bien recommandé tout d’abord de garder le secret sur les faveurs qu’elle m’avait accordées, et elle m’avait fait connaître le motif de cette recommandation. Il paraît que, d’après leurs conventions, Everard devait l’épouser aussitôt qu’il serait entré en possession de son héritage. Mais, comme cet événement pouvait se faire attendre quelques années encore, ils avaient pensé qu’on pourrait peut-être prendre d’accord avec moi, des dispositions en vertu desquelles Lady Lovesport, à l’occasion de mon mariage avec Émilie, m’abandonnerait la moitié de la fortune de son défunt mari, à la condition qu’elle garderait l’autre moitié, même au cas où elle épouserait Everard. Inutile d’ajouter que je consentis avec empressement à cette proposition qui devait assurer notre bien-être ainsi que notre bonheur.

Cette affaire terminée, Lady Lovesport m’avoua qu’il lui répugnait de renoncer entièrement à nos relations intimes, du moins jusqu’au moment où vous atteindriez l’âge qui vous donnerait des droits exclusifs sur ma personne, et elle fit observer que nous pourrions poursuivre le cours de nos plaisirs en y associant la jeune Suzanne. Elle avait quelquefois opéré sur cette fille en présence de M. Everard, et elle me proposa de nous réunir tous. Je devais jouir de la possession de Suzanne en même