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LETTRE VII

gonflé et raidi pénétrait dans le délicieux passage, me montra que, grâce à mes efforts virils, la fontaine d’amour venait de déborder.

À peine m’en étais-je aperçu, que je sentis s’échapper en torrents brûlants ma propre essence de virilité, avec plus d’impétuosité, et des sensations plus délirantes que celles que j’avais éprouvées jusqu’alors. Dans l’apaisement des désirs satisfaits, je retombai sur elle, laissant échapper toute mon âme dans un fleuve de bonheur céleste.

Nous restâmes longtemps étroitement embrassés en nous prodiguant les plus tendres caresses. Quand nous fûmes un peu plus calmes nous nous fîmes part des plaisirs que nous avaient causés nos ivresses. Je la remerciai mille fois, dans les termes les plus éloquents que je pus trouver, de tout le bonheur que je lui devais et je décrivis, aussi bien qu’il me fut possible, les émotions auxquelles j’avais été soumis. Elle me félicita, à son tour, d’un début si heureux sur le théâtre de l’amour et me dit en badinant que si je lui faisais éprouver autant de plaisir chaque fois que mon puissant champion chasserait sur ses domaines, elle se verrait même forcée de garder pour son propre usage les services de la délicieuse braguette[1].

Je voulais conserver les positions que j’avais emportées d’assaut, car je me sentais capable de reprendre les hostilités et de gagner une

  1. ndws. Ici, le mot braguette traduit le mot charmer (séducteur) dans l’édition anglaise.