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LETTRE VII

votre absence, mais je m’en consolai en caressant l’espoir de m’en dédommager comme d’habitude aux vacances d’été. À mon arrivée chez Lady Lovesport, j’éprouvai cependant une cruelle déception en apprenant que je ne vous y verrais pas. Dans mon dépit d’être ainsi privé du plaisir de vous faire part de mes récentes découvertes, je crains bien d’avoir oublié mes bonnes intentions et d’avoir donné à Lady Lovesport des sujets de mécontentement, car elle dut me réprimander à plusieurs reprises et me menacer d’un châtiment exemplaire.

Cette menace me surprit au plus haut point, car c’était la première fois qu’elle faisait allusion aux événements de l’année passé. Je n’ignorais pas qu’elle avait pu se convaincre, d’après ce qu’elle avait vu en cette occasion, que je n’étais plus un enfant du moins sous certains rapports. Cette pensée m’amena à observer sa manière d’être avec moi et je crus alors m’apercevoir qu’elle laissait errer ses regards sur ma personne avec complaisance et curiosité, surtout quand je me trouvais dans une posture qui faisait ressortir avantageusement les rondeurs de mon corps.

Après de mûres réflexions, j’en conclus que Lady Lovesport était toujours possédée du goût singulier qu’elle avait manifesté et dont je pouvais maintenant, jusqu’à un certain point, constater la vivacité. Je pensai qu’elle était désireuse de trouver une nouvelle occasion de