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LETTRE VII

m’aviez fait part, mais qu’elle ne voulait évidemment pas me faire connaître. Je me trouvais fort perplexe, mais en somme je me dis qu’il fallait absolument rester en bons termes avec elle, si je voulais vous revoir. D’ailleurs, elle m’avait montré tant de bonté, que je me sentais tout disposé à cultiver ses bonnes grâces, autant par affection et par reconnaissance que par l’espoir de nouvelles faveurs. Je résolus donc de régler ma conduite de façon à lui plaire et à la satisfaire autant qu’il était en mon pouvoir lui laissant le soin de m’indiquer l’attitude que je devais observer à son égard. Quand nous nous revîmes, elle ne fit pas la moindre allusion au châtiment qu’elle m’avait infligé, elle me montra au contraire plus de bienveillance que par le passé.

M. Everard, de son côté, paraissait disposé à établir avec moi des relations amicales. Deux ou trois fois déjà, il m’avait, sous différents prétextes, rendu visite à la pension, et il s’était montré fort généreux à mon égard disant qu’il savait que les jeunes gens ont parfois besoin d’argent et qu’ils n’osent, en ce cas, avoir recours à une dame. Il ajouta qu’il s’empresserait de m’ouvrir sa bourse chaque fois que je le désirerais ; car, dit-il, la seule personne amie à qui vous puissiez vous adresser dans ce sens est Lady Lovesport.

Une année se passa ainsi fort agréablement. Je ne parle pas, bien entendu, de l’ennui de