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LETTRE IV

l’occasion de reprendre nos promenades d’autrefois sur le rivage et par les bois, et je lui fis me raconter tous les incidents qui avaient suivi notre séparation. Il m’apprit comment s’étaient produits les heureux résultats de notre rencontre, mais comme il m’a fait la promesse de m’écrire ses aventures, je n’en parlerai pas ici. Je préfère vous en envoyer le récit dès que je l’aurai reçu. Ce récit, avec la relation fidèle de mes aventures telle que je viens de la faire, vous encouragera, je l’espère, à poursuivre la charmante histoire de vos propres sensations alors que vous fûtes initiée aux mystères de l’amour, et me fera pardonner d’avoir révélé au cher Henri tous nos jolis secrets.

Vous ne m’en voudrez pas, j’en suis persuadée, car il m’était absolument impossible de lui refuser quoi que ce soit. En présence de mon hésitation, il menaça de me couper les vivres nécessaires à la continuation de la campagne amoureuse dont les débuts avaient été si agréables, si je ne consentais à satisfaire sa curiosité en lui donnant d’amples détails sur tout ce qui s’était passé entre nous et sur toutes nos escapades amoureuses. Je doute que sa menace eût été suivie d’effet, mais je n’eus pas le courage de repousser sa demande.

Adieu
Émilie.