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LA MONTAGNE D’HIVER

— Eh bien, et votre promenade, avez-vous réussi à la faire ?

— Ah ! non, vous pensez bien. Je n’ai même pas mis le nez dehors. Un samedi, il y avait trop à faire.

Et elle énuméra ce qu’elle avait dû accomplir, les yeux plus rieurs que jamais, la coiffe accentuant la vivacité de ses propos, et ses dents blanches éclairant son sourire.

Il n’y avait rien de bien amusant dans toutes ces tâches, pour une enfant de vingt ans ! Et elle n’avait pas pu marcher dehors, loin, loin, loin. Pourtant, elle ne semblait pas déçue le moins du monde.

— Je n’ai pas oublié de le remettre en place, votre petit banc, n’est-ce pas ? Je sais ma leçon, je sais ma leçon…

Et elle était partie radieuse, porter sa joie à d’autres malades.

Louise ne l’avait pas revue, mais elle ne pourrait jamais l’oublier.