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LA MONTAGNE D’HIVER

pas de désespoir quand il faut sauter une clôture ou descendre une côte trop à pic, elle ne minaude pas…

— Il ne manquerait plus que cela, que je me mette à minauder, et au grand air !

— Quoi, vous êtes encore assez jeune et assez jolie pour le faire. Maryse minauderait, j’en suis certain.

— Effronté page ! Rétractez…

— Ne dites rien. C’est à Madeleine que je parle. En somme, c’est une sorte de déclaration que je veux lui faire. Elle est extraordinaire. Elle n’a pas son pareil pour le cross-country. Elle n’est jamais fatiguée.

— Pas pendant la promenade, mais après ! Ouf ! Comment pourrais-je me lever pour me rendre à table…

Le gong sonna et d’un bond, démentant ses paroles, elle était debout. Tandis que Georges s’étirait et disait :

— Moi, je ne serai pas capable tout seul…

— Il minaude, dit Maryse, vite allons l’aider.

Elles tirèrent chacune sur un bras, et avec des efforts simulés, il se déplia, se dressa.

— Voilà ce que j’appelle des attentions. Cousine Louise, elle, me demanderait d’aller chercher des bûches. J’pense que je ne pourrais pas remonter, je dormirais dans la cave…

— Sur le tas de bois, vous ne seriez pas si mal…