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LA MONTAGNE D’HIVER

— Disons oui, une fois pour toutes. Parce que j’ai passé l’âge des marivaudages !

— C’est un fait, que vous ne semblez pas coquette. Vous n’avez pas de rouge, et l’on ne peut pas dire que vous faites des frais, parce qu’il y a maintenant un homme dans la maison. Mademoiselle Maryse est différente. Elle se poudre derrière nous, pendant que nous regardons le feu. Elle se remet du rouge, parce qu’elle l’a perdu en buvant son café. Une vraie femme !

— Je ne fais pas de ski, moi, dit Maryse, il faut bien que je m’amuse autrement. Sans compter que vous êtes si bavard que vous me condamnez au silence. Ce qui n’est pas poli, vous savez…

— Je redeviendrai poli, quand mon contentement sera modéré. Que je vais être heureux, cousine Louise. J’ai vraiment été bien inspiré de venir sans amener d’ami. J’aurai toutes les attentions…

— Exactement ! dit Louise. Pour commencer, va donc à la cave chercher quelques bûches, nous en manquons.

— Hum ! comme attention, ce n’est pas ce que j’espérais ! J’y vais quand même et de bon cœur. Après le repas que je viens de prendre, j’ai vraiment besoin d’exercice.

Il bondit, toucha presque le plafond de ses deux bras tendus. Il était beau et ne semblait pas le savoir.

Pendant qu’il n’était pas là, Maryse s’exclama :

— Quel jeune dieu ! Dommage qu’il ne soit encore qu’un nourrisson ! Autrement, je me mettrais sur les rangs…

— Mais tu n’aurais pas de chance. Tu n’aimes pas le ski.

— C’est égal. Il ajoute de l’intérêt à l’atmosphère. Il a de la vie. J’aime cela.