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AUX PHLOX
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Bonheur gratuit

Il y a toujours des peines latentes, c’est inévitable ; il y a des épreuves tenaces, temporaires ou perpétuelles. Il y a aussi la pensée des misères humaines, des méchancetés humaines, des guerres inhumaines…

Mais il y a tous les matins un grand ciel bleu, au-dessus des arbres d’un vert tout neuf ; il y a de vastes gazons reposants et beaux ; il y a eu des buissons de lilas mauves ou blancs, des masses de chèvrefeuilles roses et odorants ; il y a eu les iris, les pivoines, les tout petits lis jaunes au parfum si doux ; il y a toutes les fenêtres ouvertes, et la légèreté de l’air, et la longueur des jours, avec plus de beauté le soir, plus de beauté à l’aurore.

Sans autre raison, en regardant tout cela, nous devrions être heureux. Il y a les rivières aussi qui reflètent le ciel ; qui le mirent, le promènent dans leurs courants ; il y a beaucoup de jeunes jardins ; des lacs, des montagnes, la mer,