Page:Le Normand - La Maison aux phlox, 1941.djvu/164

Cette page a été validée par deux contributeurs.
[164]
LA MAISON

s’épanouissent… et à côté un grand sureau. Et ce n’est pas tout. Ah ! vous désirez savoir le nom de ce petit arbrisseau à la tige rugueuse et rouge, qui fleurit si joliment ?… Vous admirez les corolles rondes et brillantes, d’un pâle jaune… Eh bien, c’est peut-être de l’onagre, je ne sais plus. Je sais seulement que le parfum de ces belles fleurs m’est désagréable, je ne les aime que de loin… M’écouter, je demanderais même à notre bon jardinier de les détruire, mais ce serait un peu gênant, vous pensez bien… Ce serait même ingrat. Il nous a donné de si belles choses. Regardez encore au bord de la route, et qui essaient de se faire voir, les exquises campanules. Sont-elles bleues, sont-elles mauves ? Qui pourrait le dire ?

— Mais retournons, voulez-vous ? et marchons sur notre beau tapis d’argentine ; marchez sans crainte ; la floraison des toutes petites étoiles n’en restera pas moins fraîche. Il en pousse, il en pousse toujours de nouvelles. Elles sont d’un beau jaune, aussi. Le jaune, en définitive, cela doit être la couleur favorite de notre Jardinier. Il en a mis partout.

Ah ! et j’ai oublié de vous montrer que notre jardin se prolonge jusque sur la voie ferrée, et qu’il y a là des trèfles nains, couleur de soleil, si serrés, si touffus, qu’avec leur délicat