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AUX PHLOX
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Passé, avenir

Il est difficile d’imaginer tant d’années écoulées. Les choses n’ont pas changé.

La mer bat du même rythme la même plage de sable fin. Du large perron de la villa, que les gens du pays appellent « le château », on voit les mêmes chalets, sur la dune qui forme croissant ; la même forêt de sapins, et au bout de la dune, dressé comme un arc de triomphe, le pont de fer.

À côté du « château », la chapelle s’ouvre comme autrefois. La même Vierge domine l’autel de pin, que garnissent les mêmes vases de Limoges blancs, marqués d’or. Les murs sont encore couleur d’ivoire, faisant ressortir la belle couleur chaude et rousse des boiseries et de l’autel. Les hautes fenêtres encadrent toujours du ciel, des rameaux de sapins, et un peu de l’eau lisse du barachois, poli comme une glace, et par la double porte vitrée, entrent la mer et l’horizon.

Mais l’Hostie n’est plus dans le tabernacle ;