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AUX PHLOX
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Toute la rue qui menait à la seigneurie et au palais de justice était d’ailleurs parsemée de maisons qui semblaient recéler de très vieux secrets.

Les laisserais-je toutes périr, sans rien leur demander ? Comme le pauvre capitaine de bois ?

Le pauvre capitaine de bois que je revois mieux, un soir où, dans la petite rue si étroite couverte de gros nuages gris, un vent fou s’engouffrait et faisait monter cinq ou six cerfs-volants. Je n’avais qu’un morceau de journal attaché à un bout de ficelle, mais j’étais si heureuse de vivre que pour une fois, je le plaignais d’être sur le toit à jamais immobile.

Nous étions là une dizaine d’enfants…

Que sont devenus garçons et fillettes ? Tous aujourd’hui atteignent l’âge mûr ; quelques-uns sont morts, hélas, longtemps, longtemps avant le petit capitaine de bois…