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costume de pâques

Marise a des défauts humains. Mais à tout prendre, elle est charmante. Elle est si heureuse des joies qui lui arrivent, elle aime avec tant d’enthousiasme tous ces cadeaux qu’elle reçoit ou donne, qu’il est certain que Dieu, du haut de son ciel de gloire, lui sait gré de ne jamais bouder la vie, de savoir rire, sourire, de ne jamais s’appesantir sur les épreuves et… de s’appesantir plutôt sur ses joies !

Quand Marise était petite, elle recevait les amies de sa mère comme si elles eussent été les envoyées du Seigneur. Plus de façon, de signes de bienvenue, de paroles agréables, d’invitations pressantes à temps et à contretemps, ne se virent jamais ailleurs. Puis elle les conduisait par la main jusqu’à sa chambre et là, ne leur faisait grâce de rien. Elles devaient admirer en détail, tout ce que sa mère lui avait donné depuis sa naissance, et tout ce qu’elle possédait de robes, de souliers, de chapeaux, de rubans, de bas, de jupons, même ! et aussi admirer ses jouets, ses portraits, et même sa bicyclette.

Grande, Marise est restée la même. Quand elle a reçu une belle raquette de tennis, il a fallu que ses amies, en plein hiver, voient comment, avec cette merveille, elle ferait son service. Elle fit une fois de trop la courbe savante et longue, d’un bras si savant et si long, que la raquette atteignit le plafonnier du salon et causa un inoubliable dégât. À sa mère qui parlait des fureurs du propriétaire, des frais qui s’ensuivraient ; à sa mère qui balayait