Page:Le Nismois - L’Hermaphrodite, tome 2, 1902.djvu/98

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 90 —


pénétrer, avec d’autant plus de force qu’elle distinguait ses yeux extasiés fixés sur les siens.

Sa fièvre se réveillant, elle sentait l’homme jeune et ardent à sa portée ; et, malgré les barreaux de fer qui les séparaient, elle approcha la bouche, l’approcha tant et si bien qu’à travers leur entrecroisement, ses lèvres se rencontrèrent avec la bouche du jeune homme.

Il poussa un cri plaintif et murmura :

— Oh, notre mère, si vous me touchez ainsi, je ne pourrai plus rien vous apprendre !

— Tu m’as appris tout ce qu’il importait, mon ami ! Je te devais un baiser en remerciement, je l’ai fait avec plaisir.

Elle comprenait le sentiment délicat qui s’imposait à Maillouchet, elle cherchait à lui inspirer de la confiance.

Un court silence régna entre eux, puis elle reprit :

— Maillouchet, tu assisteras à ma délivrance et ce que tu me demanderas, je te l’accorderai.

— Ce que je vous demanderais ! Que