Page:Le Nismois - L’Hermaphrodite, tome 2, 1902.djvu/97

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 89 —

— Maillouchet, murmura-t-elle dans l’obscurité, est-ce toi ?

— C’est moi, notre mère ; je suis étendu contre la fenêtre, approchez que nous parlions bas.

À travers les barreaux, elle reconnut le jeune homme couché sur le sol, et son visage près du sien, il lui raconta le résultat de ses courses.

Il avait remis son billet à monsieur Dollemphe qui, dans une colère épouvantable, s’était mis en campagne pour convoquer au couvent vers les minuit tous les éléments étrangers, affiliés à l’Ordre. Il l’avait accompagné et il agissait dans ce moment même, participant à la fête, triant les bons d’avec les mauvais, étudiant le moyen de la délivrer sans secousse, d’étouffer autant que possible cette sotte histoire, pour qu’il n’en subsistât pas des germes de discorde.

À mesure qu’elle écoutait ce jeune garçon, son âme s’était dilatée ! Elle se revoyait maîtresse et souveraine, elle savourait les avant-goûts de la vengeance, et, son souffle se mélangeant à celui de Maillouchet, sa chaleur commençait à la