Page:Le Nismois - L’Hermaphrodite, tome 2, 1902.djvu/96

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 88 —


avec un plaisir d’autant plus vif, qu’Antioche m’a baisée deux fois, que tu sentirais aussi sur mon con les lèvres de ta petite Marthe. Ne ferme donc pas les yeux.

La main d’Antioche la toucha en cet instant ; elle fit l’effet d’une pile électrique lui redonnant des forces, elle appliqua une paire de gifles à l’homme, sauta au cou de la femme, manqua de l’étrangler.

Antioche la lui arracha avec beaucoup de peiné ; ils se précipitèrent tous les deux sur elle et la battirent avec une rage folle. Elle ne se défendit pas, elle crut à la mort. Ils la quittèrent enfin.

Une vigueur surhumaine était née en elle ! Ses désirs excités embellissaient sa captivité ; elle entr’apercevait dans un rêve des légions d’amants et d’amantes qui chantaient sa gloire, qui l’honoraient dans ses charmes, et l’ivresse sensuelle, loin de l’énerver, la magnifiait, la rendait infatigable.

Il n’était pas encore dix heures, elle grimpa au cabinet pour y attendre Maillouchet et elle l’entendit :