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Elle se croyait tranquille jusqu’à la nuit ; ce fut pour son repas que cela commença.

Antioche le lui servit plus tôt, et goguenard, lui dit :

— Mange et dors, ma chère mère, le couvent est en fête pour cette nuit, fête d’amour et de volupté, il te serait pénible d’en entendre les échos, dors et repose-toi.

Elle ne répondit pas ; elle avait hâte qu’il fut parti pour rêver à l’espoir de sa prochaine délivrance.

Écoutant le conseil donné par le moine, elle mangea pour tuer le temps.

Oh, ce repas ! Certes les mets étaient soignés et délicats, mais quel feu la dévora de suite dans les veines !

Elle se sentit devenir la proie des plus violents désirs, elle ne put résister à la folie de déchirer ses vêtements, de se rouler sur le tapis, de s’emparer de toutes sortes d’objets pour satisfaire les idées lubriques qui voltigeaient par son cerveau, qui lui détraquaient les nerfs.

Elle monta au cabinet de toilette, s’inonda d’eau de la tête aux pieds,