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de triomphe et d’entente parfaite ; ils ne cessaient de babiller et de rire, se disaient quelques mots à vois basse qui les amusaient sans doute beaucoup, car leurs yeux s’irradiaient d’une expression d’orgueilleuse satisfaction.

Certes le silence ne régnait pas absolu ; des éclats de voix retentissaient, tantôt sur un point, tantôt sur un autre ; mais ces éclats de voix ne trahissaient que des faits isolés et perdus dans l’ensemble du festin.

Marthe éprouvait-elle de la fatigue ? Elle se laissait aller à la quiète félicité de gourmandise et ne songeait plus à la lancinante ivresse de la luxure. Elle mangeait, buvait, ne manifestait d’étonnement que parce qu’elle constatait une affluence de gens bien moins grande que dans les salons.

La centaine de personnes festoyant ne représentaient pas les trois à quatre cents qu’elle avait croisées en quittant la salle de flagellation.

Continuait-on l’amour dans les salons ? S’était-on enfui dans les chambres ? Elle le demandait à Suzanne ainsi qu’à