distance en distance, démasquant des
salons brillamment éclairés ; on abandonna
les sièges, on s’éparpilla par ces
luxueuses pièces, Marthe et Raymonde
suivirent Espérandie qui les mena par
les groupes et les couples, afin qu’elles
s’inspirassent de l’ardeur générale et se
mêlassent à l’orgie qui commençait à se
dérouler.
Étourdies de ce qu’elles avaient vu, enveloppées par la luxure qui s’étalait de toutes parts, entraînées par le pressentiment des débauches raffinées, elles regardaient tout avec de grands yeux effarés, qui provoquaient les apostrophes licencieuses des hommes comme des femmes.
Elles étaient maintenant seules, noyées dans un flux et reflux d’êtres des deux sexes, vêtus, demi-vêtus ou nus, et elles ne savaient que voir, écouter, observer et rire.
De gros moines paillards avaient déjà porté la main sur les fesses et les cuisses de l’une et de l’autre, elles avaient esquivé une attaque plus directe, en se jetant sur des hommes plus calmes ou