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Sur les dix heures du soir, dans une galerie aux longues draperies de velours rouge, Marthe vint occuper un petit trône, ayant à sa droite Espérandie et à sa gauche Raymonde, sur sa volonté, toutes les deux installées sur des fauteuils. Derrière elles, et en demi-cercle, prirent place une quinzaine de sœurs et autant de moines. Au son de clochetons jouant une fantaisie musicale, elle vit entrer la sœur Félicia dans sa toilette de Requéreuse, la robe noire, le grand manteau, le béret, la canne à la main dont elle frappait le sol.

Derrière Félicia, marchaient six femmes, les épaules et les seins nus, un bonnet phrygien sur la tête, avec une blouse de velours noir, serrée à la taille par une ceinture à trois rangs d’or, les jambes nues, les pieds dans des babouches ; elles tenaient à la main un long jonc.

À leur suite s’avançaient dix autres femmes en toilette de ville, toilette sévère et montante de soie noire ; puis, six femmes nues, avec un chapeau cornette sur la tête, les cheveux détachés