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qui la liait à Victor-Étienne, et elle fit avec celle-ci autant de folies dehors que dans les murs du Couvent.

Son rôle d’abbesse l’enchaînait à deux fins : celle de la direction des sœurs et des moines, et celle de la représentation de l’Ordre et de ses mœurs, devant le monde religieux et devant le monde politique.

Avec le premier, elle traitait par les prêtres, les évêques, les légats, et obtenait ses franches coudées. Avec le second, elle luttait par ses complaisances, celles de ses femmes, celles des belles et grandes dames du monde, se rattachant à la Communauté par l’asile de retraite qu’elle leur offrait, par ses alliances avec les femmes de tous les mondes dont elle pouvait disposer.

Car elle commandait réellement à tout un petit peuple.

Cette autorité dont elle était investie, on ne la lui ravirait pas. On pouvait la paralyser à l’intérieur du Couvent pour un temps déterminé, on ne pouvait rien contre elle au dehors.

Il ne se passait pas de mois où elle ne