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sévérité, que toute saisie, elle tomba sur les deux genoux et implora :

— Ne me faites pas du mal, renvoyez-moi chez mes parents, chassez-moi, ce n’est pas ma faute si on s’est servi de moi !

L’abbesse vint jusqu’à elle et lui dit :

— Petit ver de terre, quelqu’un que j’aime a demandé ta grâce. Je l’ai accordée. Te renvoyer, te chasser, est chose impossible avec ce que tu sais. Tu nous prouveras par ta conduite future ton repentir, et plus tard, quand tu seras vraiment femme, on décidera de ton sort. Jusque-là, tu nous appartiens.

Elle voulut baiser les genoux de l’abbesse, celle-ci se recula et reprit :

— Lève-toi et suis-nous auprès de tes complices.

— Mes complices ! Ce sont eux qui se sont joués de ma crédulité !

— Ne les renie pas après avoir usé de leurs plaisirs.

Un cortège composé de prêtres, de moines et de sœurs, accompagna l’abbesse dans les sous-sols.

On pénétra dans une vaste crypte,