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Très prostrée et très effrayée sur le premier moment, la fatigue ne tarda pas à l’emporter et elle s’endormit d’un lourd sommeil.

Elle fut réveillée par la sœur qui lui apportait à manger, un repas plus que frugal. On ne lui refusa pas de la conduire à une salle voisine pour les divers soins de son corps, et on la renferma ensuite.

Elle passa cette journée dans des alternatives de peur et d’effroi, n’ayant de rapports qu’avec la sœur désignée à lui servir sa nourriture, laquelle observa un mutisme absolu pour toutes ses questions.

Les heures s’écoulèrent, la nuit survint, l’obscurité l’environna, elle ressentit une inquiétude sourde, se crut définitivement condamnée à la solitude éternelle, pleura, s’effara du silence, n’osa plus remuer ayant entendu de violents coups frappés non loin, elle trembla de tous ses membres, en voyant apparaître Josépha, accompagnée de Suzanne, Félicia et Eulalie.

Leurs visages marquaient une telle