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commença où les femmes se disputaient à qui serait la première saisie.

L’abbesse s’esquiva par une porte située au haut de la dernière rangée. Elle se trouva dans un couloir étroit, faiblement éclairé, mais sur lequel ouvraient des logettes, nids d’amour ou de repos, et aperçut Eulalie l’attendant sur le seuil de l’une d’elles.

Prestement restaurée par sa femme de confiance, revêtant la toilette abbétiale aux dessous luxueux, elle dit :

— Mène-moi où est Marthe, je lui dois sa grâce demandée par Hugues ; il faut qu’elle conserve l’impression de la faute commise, elle assistera au jugement de ses complices.

— Le spectacle ne sera-t-il pas trop fort pour une enfant de cet âge ?

— Elle n’est plus une enfant, ayant livré son pucelage.

Marthe avait été enfermée dans une pièce mi-obscure, très bien meublée ; on lui laissa la liberté de ses mouvements pour s’y diriger à sa fantaisie, se coucher sur les divans, les fauteuils… ou les tapis, le lit faisant, défaut.