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ces secousses ; elle l’arracha à ses caresses pour l’entraîner sur le lit où, le serrant dans ses bras, elle se livra avec une fougue qu’elle n’eut jamais. Il palpitait d’allégresse et de volupté, elle le favorisait dans ses élans, et les éternels cris des amants, s’échappant de leurs lèvres, unirent cette femme de trente ans à ce garçon de dix-huit ans, cette femme de haute aristocratie à ce garçon de naissance douteuse, tiré des bas-fonds de la société.

L’équilibre s’établissait ; l’intelligence masculine percevait l’affinement féminin ; à quelque chose malheur est bon, l’acte d’Antioche et de Marthe remettait dans leurs aspirations naturelles les sens de l’abbesse Josépha.

Adorée par Maillouchet, Josépha, dans cette poussée d’amour délicat, où elle s’abandonnait avec toute l’ardeur de sa féminité, n’en étudiait pas moins les fines attaches du corps de son amant, trahissant un sang dévoyé plutôt qu’un sang perdu. Elle écoutait avec émotion les exclamations délirantes que lui provoquait son bonheur ; elle reconnaissait