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— Je te comprends. Je t’aimerai et te servirai toujours.

— La femme, ce n’est pas seulement l’abbesse Josépha ; c’est la femme en général, sans quoi, demain tu trahiras pour la violenter et l’empêcher de remplir sa mission d’éducatrice de civilisations. Tu aimeras la femme dans Josépha, mais tu l’aimeras aussi dans les sœurs de Josépha, et tu sauras respecter le bonheur de tes frères, si la femme, si Josépha, ne veut pas qu’ils souffrent du désir qu’elle leur inspirerait. Tu comprends ?

— Je sais ce qui est dans ce Couvent, et faible vermisseau, je n’en changerai point les lois.

— Ici et ailleurs, si je t’emmène au loin, m’entends-tu ?

— Ta volonté est et restera ma loi.

— Aimant et servant la femme, tu croiras en un Dieu d’amour et de paix, voulant les femmes belles et les hommes sains.

— Je croirai tout ce que tu m’ordonneras de croire.

Elle sourit et reprit :