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donna des fêtes de nudité où l’on se prosternait à ses genoux, à son passage. Des déclarations brûlantes l’assaillirent de toutes parts, il y avait de quoi emballer la raison la plus froide. Elle voulut consacrer cette royauté élective et temporaire par des prérogatives, se faire octroyer une garde d’honneur, s’attribuer un sérail d’amis et d’amies, son père lui dit :

— Tu dépasses le but, petite, tu es reine d’amour, non reine sur les esprits et les cœurs.

— L’amour domine les esprits et le cœur, et le cul autorise tout. Laurent veut qu’on adore le mien en effigie, il parle de le faire mouler et de l’exposer dans la salle des fêtes.

— Laurent est très épris. Le pouvoir d’un cul est éphémère, et j’en vois se lever un à l’horizon qui ralliera de nombreux fervents.

— Lucie ! Elle est ma sœur, et de plus une de celles qui m’adore le mieux.

— Je t’ai prévenue, fais ton profit de ce que je t’ai dit :

Lucette n’en continua pas moins à ac-